Singhalais

Informations générales

Le singhalais est parlé uniquement au Sri Lanka, où il est la langue première de 75% de la population (16 millions de locuteurs), et langue officielle et nationale du pays à côté du tamoul. Il appartient à la branche indo-aryenne de la famille indo-européenne — branche incluant aussi, notamment, le hindi, le bengali et le népali. Cependant, à cause de son éloignement géographique des langues indo-aryennes du Nord, et d’un contact prolongé avec les langues dravidiennes du sud (notamment le tamoul), la langue combine des caractéristiques indo-aryennes et dravidiennes. Pour autant, le singhalais et le tamoul sont deux langues distinctes et strictement non-intercompréhensibles (sauf les mots culturellement communs).
     Le nom de la langue en français s’écrivait dans le temps cinghalais par affinité avec l’ancien nom du pays, Ceylan. Depuis que Ceylan est devenu en 1972 République Démocratique Socialiste du Sri Lanka, on convient d’écrire singhalais par affinité à la fois avec le nouveau nom de l’île, et avec le nom de la langue et de l’ethnie qui la parle — en singhalais : Siõhala. Les Siõha-la sont les descendants du lion (Siõha = 'lion'). La guerre civile sri lankaise a opposé les Singhalais (dont le symbole est le lion), aux Tamouls (dont l’organisme de lutte principal a comme emblème le tigre). Les images de lions et de tigres, et les discours sur ces deux animaux ne sont donc pas anodins pour des Sri Lankais. Un enfant arrivant du Sri Lanka maîtrisera imparfaitement le singhalais formel qu'on lui aura enseigné à l'école, mais n'aura jamais eu d’enseignement scolaire du singhalais informel qu'il parle naturellement.
     Le système éducatif sri lankais fait une grande place à l’anglais, et l’apport de l'anglais se manifeste dans le lexique singhalais non seulement par des emprunts (ex. kár eka ‘voiture), mais aussi par des composés combinant un nom ou verbe anglais et un des deux verbes-supports singhalais, karanavá ‘faire’ ou venavá ‘devenir’. Les jeunes singhalophones de France ont souvent recours à ce procédé pour inventer des verbes, par ex. valider-karanavá pour ‘valider’, ou inscrit-venavá pour ‘s’inscrire’.
     Enfin, dans leur éducation religieuse, les enfants singhalais de familles bouddhistes sont passivement exposés au pali, langue aujourd’hui morte et réservée aux usages liturgiques. La majorité des Sri Lankais sont alphabétisés dans leur propre langue, et un grand nombre connaissent aussi les lettres latines du fait d’avoir appris l’anglais. Le singhalais utilise une écriture syllabique qui ne connaît pas de distinction entre majuscules et minuscules.

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